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Et si on parlait de L’Apraxie ?

30 avril 2018

Savez-vous ce qu’est à l’Apraxie ? Libelia vous propose de faire un point sur cette maladie définie comme une incapacité à réaliser une séquence de gestes.

1.Qu’est-ce-que c’est?

Tous les gestes appris et qui nous permettent d’agir sur le monde, on été acquis en fonction du développement de notre maturité neuronale.
Ce trouble est difficile à percevoir dans les premiers stades de la maladie. La personne à de plus en plus de mal à effectuer des gestes nécessitant une coordination motrice.
Ce sont ces gestes acquis qui peu à peu sont oubliés. La personne est d’abord moins habile, puis ne parvient plus à exécuter des gestes élaborés, comme l’écriture, ou des taches ménagères, puis, à un stade avancé, elle ne peut plus produire les gestes les plus simples, comme par exemple mâcher des aliments.

Ce trouble rend peu à peu la personne dépendante. Il lui faut une aide pour effectuer les gestes de la vie quotidienne. L’évolution de ce symptôme sera différent pour chaque malade, certains garderont des capacités d’exécution, même à un stade avancé de la maladie, tandis que d’autres seront empêchés de rester autonomes, plus rapidement.

Pour aider les personnes atteintes de ce trouble, il est préférable d’utiliser la programmation volontaire. Il s’agit par exemple, de placer la fourchette dans la main du malade, plutôt que de lui demander de manger, ainsi, il peut identifier la demande en retrouvant un automatisme.

2. Quelles sont les causes?

L’apraxie est due à une lésion du système nerveux au niveau des lobes pariétaux (plus précisément la zone occipito-pariétale gauche ou inter-pariétale dans le cas des apraxies idéatoire et idéomotrice). Cette lésion peut être consécutive à :
. un traumatisme ;
. une tumeur ;
. une infection ;
. une maladie dégénérative ;
. une pathologie d’origine vasculaire, comme un accident vasculaire cérébral (AVC).
Certaines apraxies entrent dans le cadre de pathologies particulières, par exemple un syndrome frontal ou des démences pour une apraxie réflexive.

3. Quelles sont les différentes apraxies ?

• L’apraxie idéatoire altère principalement les activités de manipulation d’objets et d’utilisation d’outils que nous utilisons dans la vie quotidienne. Elle est la conséquence d’une désorganisation de la représentation mentale des gestes à réaliser. Des gestes simples comme celui d’ouvrir une serrure avec une clef, d’ouvrir une boite de conserve avec un ouvre boite ou d’éplucher un fruit avec un couteau posent rapidement des problèmes. Ce type d’apraxie est présent dans les démences de typer maladie d’ Alzheimer.

• L’apraxie de l’habillage a des conséquences rapides sur la vie quotidienne car elle empêche la personne atteinte de réaliser des gestes considérés comme simples et habituellement faits dans le cadre d’un véritable automatisme : mettre les lacets de ses chaussures, boutonner sa chemise, mettre un pull over tout seul.

• L’apraxie idéomotrice concerne elle des gestes qui ne mobilisent pas l’utilisation d’un ustensile ou d’un objet quelconque. Ce sont les gestes symboliques, imagés que nous utilisons pour signifier et décrire une action, qui sont touchés ici. Par exemple la réalisation de gestes de la main signifiant son refus de faire quelque chose ou la volonté de saluer quelqu’un.

• L’apraxie constructive se traduit par une difficulté à définir les relations des objets entre eux et dans le domaine graphique à dessiner des formes en 3D.

• L’apraxie bucco faciale se traduit par une incapacité à siffler, souffler, tirer la langue ou réaliser un mouvement mobilisant les muscles de la face alors que les gestes réflexes comme la mastication ou la déglutition sont conservés.

4. Quelles conséquences et quel traitement?

Les conséquences d’une apraxie sont immédiates car elles ont un effet direct sur la réalisation des gestes de la vie quotidienne. Devant l’impossibilité de réaliser certains gestes la personne doit se faire aider par un proche ou un aidant professionnel. C’est ce que l’on voit classiquement dans le cadre des démences et dans celui de la plus fréquente d’entre elles, la maladie d’Alzheimer.

Le traitement des apraxies est compliqué car il s’agit d’un symptôme habituellement secondaire à des maladies pour lesquelles nous ne disposons pas de traitements particuliers comme les démences.

Dans certains cas le dysfonctionnement cérébral est lié à des causes curables comme l’exposition à des toxiques qu’il convient de cesser.

Par ailleurs deux types de traitements peuvent être proposés :
– Une rééducation qui peut être efficace sur l’apraxie si celle ci est secondaire à un accident vasculaire cérébral : les résultats dépendent de l’importance de la lésion et de son ancienneté.
– Dans le cadre de lésions entrainant une rigidité musculaire l’emploi de toxine botulique a fait la preuve de son efficacité. Il faudra néanmoins renouveler les injections tous les 3 ou 4 mois avec le risque possible de quelques complications locales.