Si Libelia propose un accompagnement véhiculé, la prise en charge du bénéficiaire passe également par un accompagnement au bras. L’occasion pour Givanilde Hodge, chauffeur-accompagneur et responsable de formation, de revenir sur cette méthode appliquée par l’ensemble de ses collègues sur le terrain.
Comment assurer un accompagnement au bras ?
Givanilde Hodge : Le plus important est de s’adapter en fonction du bénéficiaire. Les personnes prises en charge ont toutes leur rituel à leur domicile et nous tenons à le respecter. Même si la personne arrive à se déplacer toute seule, avec une canne ou une béquille, on propose systématiquement l’accompagnement au bras pour assurer sa sécurité et son confort entre son domicile et le véhicule de fonction. Il arrive que certains bénéficiaires soient réfractaires à l’idée d’être accompagnés au bras, mais c’est à nous de leur expliquer le but de notre démarche : les aider et les accompagner. Notre priorité est de sécuriser la personne en sachant que nos bénéficiaires sont des personnes âgées et certaines présentent parfois une pathologie ou un handicap. En tant que chauffeur-accompagnateur, nous devons nous tenir prêt à intervenir pour anticiper le risque de chute. Pour une meilleure prise en charge, je précise que c’est à nous de tenir le bras de la personne, et non l’inverse.
Comment procédez-vous pour accompagner le bénéficiaire par le bras ?
G.H : Dès que j’arrive au domicile du bénéficiaire, je sonne et je me présente en tant que chauffeur-accompagnateur de Libelia. Je demande à la personne si je peux rentrer chez elle. C’est à ce moment que je constate si le bénéficiaire est prêt ou non. Si c’est le cas, je l’aide à mettre son manteau en fonction du climat, et ses chaussures si ce n’est pas déjà fait. Avant de quitter le logement, je vérifie minutieusement toutes les pièces. Je veille à ce que le domicile soit bien fermé et je n’oublie pas de remettre les clefs à la personne ou dans son sac. Je m’appuie sur un répertoire pour vérifier que la personne dispose du nécessaire comme ses médicaments si elle est sous traitement. C’est à ce moment que je propose la prise au bras et que nous quittons le logement. Là encore, il faut s’adapter au rythme de la personne, ne pas la brusquer et se montrer patient. L’objectif reste d’assurer la sécurité et le confort de la personne dépendante entre son domicile et le véhicule de fonction, puis du véhicule jusqu’au centre d’accueil.
Quels sont les conseils que vous donnez aux nouveaux chauffeurs-accompagnateurs ?
G.H : Je conseille à tous les chauffeurs-accompagnateurs de verbaliser la moindre action de leur part pour éviter de surprendre la personne et de lui faire peur. Il faut toujours se présenter lorsque nous arrivons au domicile du bénéficiaire et nous précisons à la personne que nous allons les accompagner par le bras au moment de quitter son domicile. Une fois dehors, le chauffeur-accompagnateur doit anticiper le moindre obstacle qui se présente devant lui comme les marches ou le trottoir. Nous devons échanger constamment avec le bénéficiaire pour le prévenir et l’informer de la situation, et le rassurer si elle a des difficultés à se déplacer. C’est dans ce cas de figure que la prise au bras jusqu’au véhicule de fonction rassure les personnes que nous prenons en charge. Et c’est à travers les échanges que nous allons expliquer que cette méthode est nécessaire pour anticiper le moindre accident.
Une formation est prévue pour que les chauffeurs-accompagnateurs assurent cet accompagnement bien spécifique ?
G.H : Au moment de la formation qui se déroule sur une semaine, chaque chauffeur se voit remettre un manuel où sont précisées toutes les étapes à suivre et à respecter pour assurer la prise en charge du bénéficiaire. L’accompagnement au bras est bien sûr référencé et j’insiste particulièrement sur cette méthode pour que tous les chauffeurs-accompagnateurs l’appliquent sur le terrain.